Le big data, c'est l'accumulation d'une quantité de données si importante que son traitement en devient difficile et très technique. Il connaîtra prochainement une transformation et a besoin de nouveaux profils.
Gérard Barbosa,Directeur Business Analytics, nous explique pourquoi.
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Aujourd'hui, le marché du big data est envahi d'offres de services et d'outils. Il est important de s'extraire du quotidien pour réellement réfléchir au sens premier du big data, l'amélioration de l'expérience utilisateur, ainsi qu'aux évolutions que l'on souhaite lui donner.
Le big data dans 10 ans : qu'en restera-t-il ?
L'engouement que provoque le big data n'est pas nouveau. Avant lui, Internet ou l'apparition des bases relationnelles apparaissaient comme une révolution. Dans dix ans, personne ne s'étonnera que son frigo connecté prépare lui-même les listes de courses.
Le big data, révolution d'aujourd'hui, entrera rapidement dans notre quotidien de demain. Plus que la technologie en tant que telle, nous nous souviendrons surtout de la peur et des fantasmes que le big data avait engendrés à notre époque !
Un big data transparent
Aujourd'hui, le big data est encore très IT (Technologies de l'Information) centric, avec une approche et des problématiques très techniques où ce qui est majoritairement généré reste du code.
Très rapidement, des standards vont émerger. Les temps d'intégration seront alors plus courts, les projets seront mis en place plus facilement, ce qui nous permettra de développer et diversifier les cas d'usages qui répondent à des besoins utilisateurs avérés. Le big data de demain sera devenu transparent et son usage sera à la portée de tous.
Les entreprises de conseil et d'accompagnement dans la transformation n'échapperont donc pas à la rationalisation du big data.
Toutefois, elle ne doit pas être perçue comme une menace mais (au contraire !) une opportunité pour les consultants, qui ont la capacité à la fois de maîtriser les aspects techniques et fonctionnels, mais aussi les enjeux métiers du client. Ces profils, clés de voûte des projets actuels, exploseront d'ici quelques années.
Rêver le monde de demain
En 2013, IBM annonçait que 90% de la donnée mondiale avait été créée en 2 ans et fin 2016 le marché français du big data était estimé à 445 millions d'euros . La technologie évolue à une vitesse impressionnante. Aujourd'hui, des discussions autour du péta-octet ou de la 5G sont monnaie courante, alors qu'elles n'étaient pas encore pensées il y a quelques années. C'est cette croissance exponentielle qui fait du big data un terrain de jeu extraordinaire.
Les données sont désormais accessibles, de façon permanente, sous des flux de données très importants, augmentant le champ des possibles. D'autant plus que la convergence entre l'IoT, le big data et l'Intelligence Artificielle entraîne de nouvelles opportunités.
Ces trois technologies, ensemble, vont permettre de créer de nouvelles offres, toujours plus innovantes, pour les entreprises mais aussi les particuliers, notamment dans le domaine de la santé.
Libérés, ou presque, des contraintes techniques, il ne tient qu'à nous d'imaginer le futur. Car, si les films de science-fiction des années 90 étaient visionnaires sur la société d'aujourd'hui, la technicité et le coût des infrastructures manquaient pour en faire une réalité. Rêveurs et aventuriers, le big data a donc besoin de vous ! Ces profils, en complément des profils techniques, sont nécessaires pour développer les nouveaux cas d'usage.
Une approche « test & learn »
Afin de préparer la société de demain, il est important de rester sur une approche « test & learn » dans le big data pour dépasser nos acquis.
Être confronté à la réalité, essayer, se tromper, apprendre de ses erreurs, intégrer de nouveaux modèles ou paramètres et recommencer.
Si nous nous référons aux théoriciens de la Business Intelligence, à l'image de Raph Kimball, la récurrence de publications de nouveaux ouvrages nous prouve une chose : la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain.
Anticiper le coup d'après
Pour rester dans cet esprit d'innovation, il y a deux éléments essentiels. Tout d'abord, dépasser notre carcan culturel français qui a pour mot d'ordre la discrétion et oser poser des questions, oser se lancer et sortir du cadre. Ensuite, se réinventer en permanence et accepter le changement. C'est notre capacité de résistance au confort et à l'inertie qui nous permet d'innover.
Tels des joueurs d'échecs, les acteurs du big data doivent toujours anticiper le coup d'après. Prenons l'exemple du prescriptif data, qui est en train de dépasser la notion de prédictive data, encore au coeur des enjeux il y a peu. Aujourd'hui, l'enjeu n'est plus seulement prédire l'avenir mais d'apporter des pistes de solutions pour anticiper l'avenir.
2 juin 2017