Une expérience très nord-américaine
Un sens développé du relationnel et un intérêt pour le commerce : de là naît la vocation d’Hélène Gout. Après un Master en commerce international à « Sup de Co » dont un an aux États-Unis, elle s’envole en 2004 pour Montréal et intègre l’une des nombreuses Entreprises de Services Numériques (ESN) de la métropole québécoise sur un segment de niche très innovant : la Business Intelligence (BI ou informatique décisionnelle). « J’ai découvert le monde du digital et de l’innovation avec une avance technologique d’un ou deux ans par rapport à l’Europe. Un secteur passionnant en continuelle évolution. », souligne-t-elle.
Issue d’une famille d’entrepreneurs, Hélène a elle-même le goût d’entreprendre. Un an plus tard, elle se lance dans l’aventure avec ses collègues sur la création d’une ESN spécialisée dans la BI (avec une agence à Montréal et une à Paris), qui comptera au total une centaine de collaborateurs venus des quatre coins du monde. Mais après plus de 7 ans d’expatriation, elle décide de rentrer en France pour se rapprocher de sa famille, du côté de Castres. Maison, boulot : elle vend et quitte tout, revient avec son mari, leurs 2 enfants et des valises. « Un gros défi », surtout face au choc culturel du retour en France.
À son retour en France, elle doit s’habituer à un nouveau rythme de travail, gardant à l’esprit l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle outre-Atlantique – « à Montréal, même les grands patrons ne sont plus au bureau à 17h-17h30 », précise-t-elle –, et ayant intégré dans son approche business « le côté très pragmatique et direct des Nord-Américains ». Revenant à ses premières amours, Hélène décroche un poste de commerciale sur de grands comptes, principalement dans l’aéronautique, au sein d’une entreprise de services. Ayant toujours eu le goût du voyage et un fort intérêt pour les cultures du monde, elle s’y épanouit pendant 5 ans, ponctués de déplacements hebdomadaires à Paris et à l’étranger. « Les projets étaient très avant-gardistes et portaient sur des sujets d’innovation autour du digital et de la sécurité », raconte-t-elle.
L’innovation et l'expertise au service de l’humain
Au quotidien, elle travaille davantage sur la stratégie et la vision à donner sur l’Occitanie, délégant l’opérationnel à ses managers et commerciaux. L’objectif est de maintenir une équipe de 110 collaborateurs sur la région, et se concentrer sur leur cœur de métier : l’innovation (réalité mixte, augmentée, virtuelle, le développement applicatif sur mesure), l'expertise premium autour des technologies Microsoft, et le conseil en transverse de toutes ces savoirs faire.
« Etre innovant, c’est être force de proposition, avant-gardiste et différentiant. Ça implique une curiosité énorme, une ouverture d’esprit et une prise de risques », affirme-t-elle. « Je challenge beaucoup mes équipes. Mon ambition est de faire en sorte que mes managers deviennent de vrais patrons », indique Hélène, qui leur demande sans cesse de la challenger elle-même. Pour elle, « c’est en se challengeant les uns les autres qu’on arrive à rester innovant et se tirer vers le haut ». La dirigeante a créé un poste dédié à l’innovation et favorise beaucoup les initiatives individuelles, notamment sur l’écologie et la RSE. Au plan personnel, rejoindre Talan lui a appris à prendre des risques et à accepter l‘échec. « J’ai grandi et j’apprends tous les jours. Ce n’est pas toujours facile d’être juste dans mes décisions, mais reconnaitre et accepter ses échecs nous fait avancer. » Rien de cela ne serait possible sans l’attention portée au bien-être au travail : « Avec ma direction et mes collaborateurs, nous avons établi des relations de confiance et travaillons dans un environnement bienveillant. Je veille à ce que chacun se sente écouté et valorisé », indique-t-elle.
Affirmation de soi, confiance en soi
À son échelle, Hélène a veillé à constituer des équipes mixtes, un facteur d’équilibre et d’importance aux yeux des nouvelles générations. « Mes managers femmes sont très compétentes, avec une perception subtile et une sensibilité que les hommes n’ont pas toujours. Face à des situations complexes, je remarque qu’elles sont plus dans la résilience et moins dans l’égo. »
Tout au long de son parcours, elle a su « créer des opportunités et ne pas douter face aux autres ». « Au CODIR, il a fallu que je prenne ma place et que j’ose. Je sais que je suis compétente, je ne cesse d’apprendre et je me challenge : il faut oser et ne pas avoir peur de l'échec, c'est comme ca que l'on apprend et que l'on avance », raconte cette fonceuse, qui a hérité de la détermination de son père lui-même entrepreneur. « En tant que femmes, nous avons tendance à douter de nous-mêmes, notamment sur les postes de direction, "ne pas se sentir capable d'y arriver". Les femmes doivent sortir du doute et prendre des risques, ne pas craindre l’échec et avoir confiance en elles. Tout est possible ! », déclare-t-elle, enthousiaste. Avant de conclure : « Il ne faut pas avoir peur d’affirmer ses idées et ses désaccords pour rester fidèle à ses convictions. C’est comme ça qu’on gagne en légitimité et en crédibilité. »